PORTRAIT DE SURFEUR : Marco Mignot par Pat Beven
- slowly mag
- il y a 5 jours
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Photos VinceSky Photography

Trois fois champion d’Europe, surfeur le plus titré du WQS, Pat Beven est une figure incontournable du monde du surf. Aujourd’hui, ambassadeur de cette discipline, il accompagne au quotidien les surfeurs professionnels dans leur entraînement, notamment grâce à des camps de préparation à la compétition. Au-delà de ses connaissances techniques, il leur inculque aussi un code moral. Ceinture noire de jiu-jitsu brésilien, il leur transmet en effet le Bushido, fondé sur l’amitié, le courage, la modestie, le respect, l’honneur, le contrôle de soi et la politesse. Ici, rencontre avec Marco Mignot, que Pat a pris sur son aile en même temps qu’un autre talent, Kauli Vaast, alors qu’ils étaient tous deux âgés de 13 ans.
Patrick Beven : Bonjour Marco, et merci de nous accorder cette interview. Peux-tu raconter aux lecteurs quand et pourquoi as-tu commencé le surf ?
MM : J’ai débuté au Mexique, à l’âge de 7 ans. Cela s’est fait naturellement : je vivais dans un village de pêcheurs, de surfeurs, et j’ai suivi les traces de mon grand frère et de mon cousin. C’est vite devenu une drogue ; aujourd’hui, je ne peux pas vivre sans surf.
PB : Y a-t-il des les surfeurs qui t’ont inspiré ?
MM : Je m’inspire de beaucoup de personnes, chaque jour. Cela peut être John John Florence, comme toi ou encore mon grand frère. Lorsque j’étais jeune, Kelly Slater et Andy Irons étaient néanmoins mes plus grandes sources d’inspiration. Mais n’importe qui, au cours de la journée, peut m’inspirer, qu’il s’agisse de mon père ou d’un inconnu que je rencontre pour la première fois. Tout le monde a une histoire à raconter et quelque chose à apporter.
PB : Quelques mots sur tes relations avec Patrick Beven, Miky Picon et Jérémy Florès ?
MM : Vous m’avez pris sous vos ailes depuis que je suis petit et ouvert les portes de la progression. Même dans les moments difficiles,vous êtes là pour moi. Je vous considère comme mes grands frères et je vous admire énormément : je remercie chaque jour la vie d’avoir la chance d’être entouré de personnes comme toi et Miky. Ces dernières années, j’ai aussi noué une relation parti - culière avec Jérémy Florès, le meilleur surfeur français et l’un des meilleurs surfeurs du monde. C’est un homme au grand cœur et quelqu’un de très patient, je suis extrê - mement reconnaissant de l’avoir à mes côtés. Il m’amène à devenir une meilleure version de moi-même.
PB : Tu participes à un gros Training camp organisé par Miky, Jérémy et moi-même, pour préparer les compétitions. Que t’apporte-t-il ?
MM : C’est une préparation très intense, mais qui me donne beaucoup de plaisir, même dans les moments difficiles. C’est un excellent moyen de progresser.

De gauche à droite :
Jean Marie Lagarde, Julien Althabe, Marco Mignot, Patrick Beven, Thomas Maallem, Jerome Abadia, Virginie Hampl.
PB : Tu sembles être aussi très proche de Kauli Vaast ?
MM : Kauli est tout simplement comme mon frère. Mais nous entretenons aussi une saine rivalité : il me pousse à me dépasser, et vice-versa. Notre relation est très puissante. L’avoir vu remporter les JO m’a beaucoup inspiré, et me motive à atteindre le même résultat. Il avait beaucoup travaillé et méritait cette victoire.
PB : Quelle vague a ta préférence ?
MM : Mes deux vagues préférées sont celles de J-Bay, en Afrique du Sud et de Teahupoo, à Tahiti, je ne saurai pas choisir entre les deux !
PB : Et celle que tu redoutes ?
MM : Il n’y en a pas vraiment. Même dans les instants de peur, je vis toujours de bons moments.
PB : Ton meilleur souvenir de surf ?
MM : Surfer des vagues secrètes au Mexique avec mon frère et mes amis, sans le stress de la compétition.
PB : Champion d’Europe, vainqueur d’un Challenger Series, rookie 2025 : quel est ton ressenti aujourd’hui et quels sont tes objectifs désormais ?
MM : Je n’ai jamais cru à la chance, mais au travail dur et au dévouement, oui ! Et aujourd’hui, je peux dire que cela a payé. Je vise maintenant l’or aux JO 2028 et j’espère devenir champion du monde. Ce sont de grosses ambitions, mais je crois qu’avec du travail, rien n’est impossible dans la vie.
PB : Quel lien entretiens-tu avec les Landes ?
MM : Les Landes sont ma deuxième maison. Je voyage tout le temps et ici, je peux me ressourcer. C’est un endroit très spécial pour moi.
PB : Tu pratiques la boxe. Aimes-tu les sports de combat ou est-ce simplement un complément à ton training surf ?
MM : Ce que j’apprécie chez les sportifs de ces disciplines, c’est leur profond respect de l’adversaire, leur état d’esprit guerrier et leur capacité à trouver la paix même dans les moments difficiles.
PB : Enfin, que fais-tu quand tu ne surfes pas ?
MM : Tout dépend de l’endroit où je suis. En France, je vois mes amis, je joue au golf, je randonne. Mais la plupart du temps, il y a quand même surf, même dans les petites vagues !
PORTRAIT CHINOIS
Un lieu où tu te sens bien ? La nature, la mer, l’océan.
Une saveur qui te régale ? Celle des sushis ou d’une bonne entrecôte.
Un son que tu pourrais écouter pendant des heures ? La musique mexicaine Corridos Tumbados ou le reggaeton.
La sensation que tu préfères ? Me trouver dans un tube.
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MARCO MIGNOT
IG : @marco_mignot














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